A TRAVERS LE TEMPS
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Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Mosellum jusqu'en 1135,. L'étymologie n'est pas établie.
En gallo, la langue d'oïl locale, le nom s'écrit Mózelh selon l'écriture ELG, ou Mouzalh ou Mouzelh selon l'écriture MOGA. En gallo, le nom de la commune se prononce [muzaj] ou [muzəj]
En breton, la commune a été dénommée Mouzel par l'Office de la langue bretonne, forme créée dans la deuxième moitié du xxe siècle.
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Préhistoire et antiquité
Des pierres polies découvertes sur le territoire de la commune dénotent la présence d'humains quatre mille ans avant l'ère chrétienne. Les Ligures, Namnètes et autres Armoricains s'installent dans la zone. La région est une zone de peuplement celte puis gallo-romaine. L'activité commerciale des Romains entraîne la construction de voies de communications et l'exploitation du sous-sol de Mosellum. Des colonies s'installent aux endroits où les matériaux affleurent. Les mines exploitent le fer, le calcaire, la pierre à chaux. Une paroisse existe à Mouzeil dès le Ve siècle.
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Moyen Âge
Au IXe siècle, une partie de la population de Mouzeil est tuée, les habitations incendiées par les Vikings. À cette époque, les moines d'Indre construisent des lieux de culte, des prieurés où un moine est chargé d'un territoire. Ces territoires sont la base des paroisses, celle de Mouzeil tire son origine de cette période. Les Vikings sont chassés en 938 par Alain Barbetorte. Mouzeil passe sous domination bretonne, et fait partie des Marches de Bretagne, face à l'Anjou et au royaume de France. Le découpage féodal place Mouzeil dans la baronnie d'Ancenis, dans le Comté de Nantes. Elle appartient au pays et doyenné dit "Deçà-la-Loire". La région autour de Mouzeil subit les dommages liés aux combats menés par Henri II Plantagenêt en 1174, par Jean sans Terre en 1214, ceux de la guerre de Succession de Bretagne entre 1341 et 1368. En 1488, les armées de Charles VIII assiègent Ancenis, pillant Mouzeil et les environs.
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Temps modernes
La région d'Ancenis recèle un gisement de charbon qui appartient au bassin houiller de Basse Loire, s'étendant sur une centaine de kilomètres, dont la moitié en Loire-Inférieure. L'exploitation du charbon remonte à l'Antiquité, mais s'accroît sous l'Ancien Régime ; Mouzeil compte quelques dizaines de mineurs au xviie siècle.
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Révolution
Pendant la Révolution française, Mouzeil, contrairement à beaucoup de communes de la région, est favorable à la République. Alors que la plupart des municipalités se trouvant dans le district d'Ancenis n'envoient pas de volontaires dans la Garde nationale, Mouzeil en envoie cinq sur les douze du district (trois viennent de Belligné, trois autres de Riaillé et un de Trans-sur-Erdre). La commune ne participe pas au soulèvement chouan, mais subit pillages et meurtres.
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XIXe siècle
L'extraction de la houille prend de l'ampleur avec l'évolution des techniques : les puits d'aérage, le boisage, l'exhaure. La profondeur d'exploitation autorisée passe à cent pieds en 1791. Cinq puits sont ouverts à Mouzeil entre 1820 et 1826, notamment en 1825 un puits important est installé au sud-est du territoire de la commune. Un autre s'ouvre en 1838 au centre, près du village de la Bourgonnière. Six cents personnes sont employées dans ce secteur sur la commune en 1850.
En 1856, Napoléon III se rendant d'Angers à Nantes doit faire un détour par Mouzeil en raison d'une crue de la Loire. Les Mouzeillais l'acclamant à son passage, l'Empereur s'arrête, et accorde à une femme venue lui offrir des fleurs la réalisation de deux vœux qu'elle émet : la création d'un relais de poste et l'autorisation d'ouvrir une auberge à Boulay-les-Mines, au Petit-Boulay. L'auberge du Cheval blanc (couleur du cheval tractant l'Empereur) et le relais de poste sont créés.
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Depuis le XXe siècle
Les mines ferment en 1911, rouvrent épisodiquement pendant les deux guerres mondiales, avant de cesser définitivement leur activité. Cent cinquante personnes sont employées à Mouzeil lors de la fermeture. Pour les concessions des mines de Mouzeil-Montrelais, il est compté 79 morts par accident du travail entre 1819 et 1909, principalement à Mouzeil. Les conditions de travail sont dures, les mesures de sécurité et précautions tardives.
Une ligne de chemin de fer, la ligne Segré - Nantes-État est ouverte en 1885. Une halte est placée sur le territoire de Teillé, mais plus proche du bourg de Mouzeil que de celui de Teillé, tout proche des mines au sud de Mouzeil. Le service transport de voyageurs ferme en 1939, celui destiné aux marchandises s'arrête en 1988M 17. Lors de la Première Guerre mondiale, 46 Mouzeillais sont morts, soit le quart des mobilisés de la commune. L'abandon de l'activité minière a donné à l'agriculture une place prépondérante dans l'économie de la commune. La proximité de Nantes, Carquefou et Ancenis assurent à Mouzeil dès la fin du XXe siècle un dynamisme démographique.